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Veau nourrisson Prix en berne

L’automne annonce le pic de naissances en veau laitier, tandis que la demande intérieure ne cesse de faiblir.

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«La période automnale constitue un déséquilibre classique, les naissances de veaux laitiers atteignant leur pic à cette saison. Les inquiétudes semblent pourtant se renforcer cette année. Malgré le recul des naissances de veaux de mères laitières (-3,5 % par rapport à 2018), les ventes sont particulièrement difficiles », explique Lina-May Ramony, économiste à l’Institut de l’élevage (Idele). Des semaines 42 à 45 (du 14 octobre au 8 novembre), « le cours du mâle laitier de 45-50 kg a stagné à 50 €/tête­. 2019 est une mauvaise année pour ces animaux, dont les prix étaient en moyenne 26 % en deçà de leur niveau de 2018 », souligne l’Idele dans sa note de conjoncture de novembre. « Les laitiers sont confrontés à un réel problème de débouchés. Les plus chétifs trouvent difficilement preneurs », poursuit l’analyste.

Marché espagnol encombré

Au vu de la faible demande sur le marché intérieur, l’Espagne s’avère être la seule issue possible pour écouler les excédents. En septembre, les envois de nourrissons ont progressé de 33 % par rapport à 2018. Depuis janvier, 197 000 animaux ont été expédiés, soit 11 % de plus qu’en 2018 et 26 % par rapport à 2017. Mais le marché ibérique, saturé depuis la fin des expéditions des jeunes bovins (JB) finis vers la Turquie en 2018, achète la marchandise française à bas prix. Depuis mars 2019, la cotation espagnole du veau frison de moins d’un mois est sous les niveaux des années précédentes. En semaine 44, elle était de 77 €/tête, soit 15 % de moins qu’en 2018.

La crise qu’a traversé le secteur du veau gras a suscité des ajustements dans les mises en place. Ce phénomène a fortement impacté le marché du petit veau. Le recul de l’engraissement des JB laitiers participe également à ce contexte difficile. « Faute d’acheteurs, les cours devraient rester bas les prochains mois. La remontée des prix dépendra fortement de la dynamique du secteur du veau de boucherie en 2020 », conclut l’experte (lire l’encadré ci-dessous).

Lucie Pouchard

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